vendredi 8 février 2013

La faute de l'abbé Mouret d'Emile Zola

La faute de l'abbé Mouret d'Emile Zola, Livre de Poche, 437 pages

La quatrième de couverture: Serge Mouret est le prêtre d’un village pauvre, quelque part sur les plateaux désolés et brûlés du Midi de la France. Barricadé dans sa petite église, muré dans les certitudes émerveillées de sa foi, assujetti avec ravissement au rituel de sa fonction et aux horaires maniaques que lui impose sa vieille servante, il vit plus en ermite qu’en prêtre. A la suite d’une maladie, suivie d’une amnésie, il découvre dans un grand parc, le Paradou, à la fois l’amour de la femme et la luxuriance du monde. Une seconde naissance, que suivra un nouvel exil loin du jardin d’Eden.

Mon avis: Cinquième opus de la série Rougon Macquart, La faute de l'abbé Mouret s'éloigne de la ville pour prendre racine dans la campagne. Là encore, pas de grandes intrigues mais une histoire très simple où les descriptions vont bon train.
Ici, Emile Zola met au premier plan la nature. Nous décrivant avec beaucoup de détails les paysages campagnards, l'auteur use de tout son talent pour nous éblouir. Seulement voilà, la magie n'a pas vraiment opéré sur moi. Au départ, j'ai vraiment apprécié les descriptions, admirant comme à mon habitude le génie de Zola mais point trop n'en faut! A force, les descriptions sont devenues pour moi comme une lassitude. Telle une enfant gâtée, je me suis désintéressée de la stylistique, blasée par cet air de déjà vu agaçant. Je ne nie pas le talent de Zola sauf que là pour moi c'était trop! Trop de descriptions! Trop de métaphores filées et trop de personnages torturés.
Effectivement, en plus de toutes ces descriptions se greffent au milieu les personnages. Au départ plutôt intéressants, je m'en suis également lassée, les trouvant trop gnangnans et trop penchés sur leurs états d'âmes. Par moment, j'avais l'impression d'assister à une tragédie grecque.
Pour moi, La faute de l'abbé Mouret marque un décalage avec les quatre premiers tomes de la série. Plus fleur bleue, plus campagnard, il démontre que Zola peut écrire autrement et sur autre chose que la ville. Néanmoins, ce décalage m'a gêné et m'a empêché de retrouver les repères que j'aimais tant chez cet auteur.
Pour résumer: Bien que déçue par cette lecture, je constate qu'après tant d'année, Zola arrive encore à me surprendre même si pour le coup je n'ai pas vraiment accroché.

Ma note: 6/ 10

Les premières lignes: La Teuse, en entrant, posa son balai et son plumeau contre l'autel. Elle s'était attardée à mettre en train la lessive du semestre. Elle traversa l'église pour sonner l'Angelus, boîtant davantage dans sa hâte, bousculant les bancs. La corde près du confessionnal, tombait du plafond, nue, râpée, terminée par un gros noeud que les mains avaient graissé; elle s'y pendit de toute sa masse, à coups réguliers, puis s'y abandonna, roulant dans ses jupes, le bonnet de travers, le sang crevant sa face large.

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